Le défi énergétique du parc tertiaire  

 

Obligation réglementaire et responsabilité morale, la réduction des consommations d’énergie intéresse tous les acteurs du parc tertiaire. Quels sont les principaux défis des entreprises et les leviers identifiés pour accélérer la transition verte de ces bâtiments ?  

 

Réglementation et image de marque  

La réglementation oblige les assujettis du dispositif Eco Énergie Tertiaire à transmettre leur donnée de consommation en énergie et à justifier de leur progression en la matière. L’objectif, à l’horizon 2050, est défini par l’article 175 de la loi ELAN. Les entreprises concernées peuvent viser une réduction de l’ordre de 60 % par rapport à une consommation de référence, ou choisir d’atteindre une valeur absolue de dépense en énergie.  

Ces efforts sont obligatoires et ils ne sont pas vains. L’entreprise qui s’y engage remplit son devoir, mais elle assure aussi son avenir dans un monde où l’éco responsabilité devient incontournable. De plus en plus de salariés et de jeunes fraîchement diplômés s’intéressent aux actions RSE mises en place par l’entreprise et à son impact environnemental. Des grands groupes jusqu’aux TPE, la majeure partie des acteurs veulent avancer en ce sens, mais utilisent-ils les bons leviers ?  

Des actions trop axées sur le chauffage ?  

La majeure partie des actions réalisées pour la réduction des consommations du parc tertiaire se concentre sur le chauffage. À raison, car comme dans les bâtiments résidentiels, le chauffage représente la plus grosse part du gâteau. Dans l’habitat, 2⁄3 de l’énergie sont utilisés pour se chauffer. Cette part passe à « seulement » 50 % dans les immeubles d’entreprise.  

Cela reste conséquent, mais pas suffisant pour obtenir des résultats concluants en matière de réduction des émissions carbonées. Les simulations utilisées dans le cadre des réflexions sur la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) et la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), ont montré qu’en se focalisant sur le chauffage le secteur ne pourrait pas, ou difficilement, dépasser les 30 % de réduction 

En revanche, ces simulations ont pu souligner les effets d’une stratégie portant sur les différents postes de dépenses en énergie du secteur tertiaire. Selon les scénarios les plus favorables, des actions globales pourraient permettre d’atteindre une réduction de près de 50 % en l’espace de 35 ans.  

Comment réduire la consommation des locaux professionnels ?   

Dans les bureaux et les immeubles du parc tertiaire, plusieurs mesures d’économies d’énergie permettent de réduire significativement les consommations pour les usages autres que le chauffage. Il faut améliorer les performances du parc informatique et de l’éclairage artificiel tout en réduisant leur usage dès que cela est possible.  

Les solutions de pilotage intelligent des bureaux et des locaux professionnels permettent dans un premier temps de supprimer toutes les dépenses inutiles (période d’absence prolongée, de baisse d’activité, pause méridienne…). Ensuite certaines bonnes pratiques liées à l’aménagement peuvent, par exemple, réduire les besoins des collaborateurs en éclairage artificiel.  

Pour savoir sur quels fronts agir en priorité, les entreprises doivent pouvoir comparer leurs performances à celle de locaux et d’activités similaires. Cela fait d’ailleurs partie des objectifs du dispositif Eco Énergie Tertiaire, qui grâce à la collecte de données, devrait pouvoir nous offrir à terme une base statistique unique pour mieux identifier les sources de consommation excessive.